L’histoire de Patrick
Democratic Republic of the Congo
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Initialement contacté en 2017, Patrick Musafiri, originaire de la République démocratique du Congo, a commencé à suivre notre programme de formation de formateurs en 2023. Sa participation à cette formation s’appuie sur son expérience de l’utilisation de la musique auprès de divers publics, notamment des enfants en situation de handicap, dans de nombreux contextes en RDC et au Rwanda. Par ailleurs, Patrick a déjà animé et suivi plusieurs formations, ce qui lui a permis de se familiariser avec le partage de ses compétences et connaissances.
À travers une série de questions que nous lui avons posées, nous vous invitions à découvrir son parcours dans l’utilisation de la musique ainsi que son expérience au sein de notre formation pour formateurs.
Remarque: Le terme « musicothérapie » a des significations diverses à travers le monde. Les possibilités et normes de formation, les approches de pratique ainsi que les niveaux de réglementation varient d’un pays à l’autre. De même, le degré de reconnaissance et de structure de la musicothérapie ne sont pas uniformes. La description que Patrick fait de sa pratique de la musicothérapie doit donc être comprise dans le contexte spécifique de la République démocratique du Congo, et peut différer des pratiques observées dans d’autres pays.
Juste avant que vous ne commenciez notre processus de formation des formateurs, nous avons réalisé que votre parcours avec l’utilisation de la musique dans votre travail avait commencé avant cela. Comment avez-vous commencé à utiliser la musique dans votre travail et depuis combien de temps utilisez-vous de la musique ?
J’ai commencé à utiliser la musicothérapie dans Mon travail il y a environ onze ans. j’ai reçu une formation pratique auprès de Madame Therésie du centre de jour humura et jusqu’en present nous organisons de temps en temps des seances au centre. Mon intérêt pour cette approche a émergé lorsque j’ai découvert les effets positifs de la musique sur le bien-être émotionnel et mental des personnes.
Au début, j’ai intégré la musicothérapie dans des sessions de groupe, en utilisant des exercices musicaux pour aider les participants à exprimer leurs émotions et à renforcer leur confiance en eux. J’ai rapidement constaté que la musique avait un impact puissant sur la communication et la création de liens entre les participants. En utilisant des activités telles que le chant, l’improvisation musicale et l’écoute active, j’ai pu créer un environnement sûr et stimulant, favorisant l’expression personnelle et la créativité. Les retours des participants m’ont confirmé l’efficacité de cette approche, et j’ai continué à développer mes compétences en musicothérapie pour mieux répondre aux besoins des personnes avec lesquelles je travaille. Aujourd’hui, la musicothérapie fait partie intégrante de ma pratique, et je suis toujours à la recherche de nouvelles manières d’explorer ses bénéfices.
Nous savons que vous avez d’abord été en contact avec Music as Therapy International il y a des années vous espérez recevoir une formation vous-même et vos collegues praticiens en RDC pour apprendre à utiliser la musique. Qu’est-ce qui vous a poussé à requérir une telle formation ?
Ma motivation à requérir une formation en musicothérapie, surtout dans le contexte de la kinésithérapie en République Démocratique du Congo (RDC), découle de plusieurs facteurs. J’ai constaté à travers diverses recherches et expériences professionnelles que la musique a un impact significatif sur le bien-être émotionnel et physique des patients. Elle peut améliorer la motivation, réduire l’anxiété et faciliter la réhabilitation. Il existe un besoin urgent de formation de la musique pour les praticiens en RDC. En acquérant des compétences en musicothérapie, nous pourrions élargir notre palette d’outils thérapeutiques et offrir des soins de meilleure qualité. La musique est profondément ancrée dans la culture congolaise. Utiliser des éléments musicaux familiers pourrait renforcer l’engagement des patients et rendre les séances de réhabilitation plus pertinentes et significatives.
Vous avez demandé à devenir formateur après qu’il n’ait pas été possible pour nos formateurs rwandais de se rendre en RDC pour dispenser des formations. Quelles expériences avez-vous eues avec d’autres formations ?
Mon parcours dans d’autres formations a été riche et varié. Ces expériences m’ont non-seulement aidé à développer mes compétences techniques et pédagogiques, mais elles m’ont aussi permis de mieux comprendre l’importance de l’adaptabilité et de la créativité dans l’enseignement. Elles m’ont préparé à saisir l’opportunité de devenir formateur lorsque la situation l’a exigé, me motivant à apporter ma contribution à la formation des autres.
Pour la première étape du processus de formation, vous deviez nous envoyer une vidéo de votre séance de musique. Qu’avez-vous ressenti en commençant le processus par une séance et en nous envoyant un enregistrement ?
Commencer le processus de formation par l’envoi d’une vidéo de ma séance de musique a été à la fois stressant et intimidant. Au début, j’ai ressenti une certaine appréhension à l’idée de partager ma pratique. La possibilité d’être observé et évalué pouvait être stressante mais cela m’a également motivé à donner le meilleur de moi-même. Filmer ma séance a été une expérience introspective. J’ai pris conscience de mes forces, mais aussi de mes axes d’amélioration. Cette évaluation personnelle a été très enrichissante et m’a permis de mieux comprendre mon approche. J’étais enthousiaste à l’idée d’avoir des retours sur ma pratique, ce qui me semblait essentiel pour ma progression. Savoir que j’enregistrerais ma pratique m’a encouragé à être plus structuré et réfléchi dans mes choix musicaux. En somme, démarrer le processus de formation de cette manière a été un moment clé qui m’a permis de me plonger directement dans ma pratique tout en posant les bases d’un apprentissage continu.
Vous avez partagé une vidéo d’une autre séance de musique où vous avez appliqué les suggestions de la musicothérapeute Emma Britton. A-t-il été facile de mettre en pratique les commentaires ?
Mettre en pratique les commentaires d’Emma Britton a été à la fois un défi et une source d’inspiration. Certaines suggestions nécessitaient d’ajuster ma façon de travailler. Au départ, j’ai ressenti une certaine appréhension à appliquer de nouvelles techniques. Cependant, à mesure que j’ai commencé à les expérimenter, j’ai gagné en confiance. Les retours positifs des participants m’ont encouragé à continuer sur cette voie. Certaines techniques proposaient d’impliquer davantage les participants dans le processus musical. Cette approche collaborative a été très enrichissante, permettant de créer un climat de confiance et de partage, même si cela demandait un certain niveau de préparation. Bien que ce ne fût pas toujours facile, les commentaires d’Emma Britton ont été très bénéfiques. Ils m’ont permis de développer mes compétences et d’approfondir mes relations avec les utilisateurs de services. Je suis reconnaissant d’avoir eu la possibilité d’appliquer ses conseils et de voir leur impact positif.
Y a-t-il eu un apprentissage clé qui a influencé votre approche de l’utilisation de la musique et que vous espérez partager avec d’autres praticiens lors de vos futures formations ?
Oui, un apprentissage clé qui a profondément influencé mon approche de l’utilisation de la musicothérapie est la compréhension de l’importance de l’écoute active et de la personnalisation des interventions. En partageant ces concepts avec d’autres praticiens, j’espère encourager une approche plus flexible et centrée sur le participant dans l’utilisation de la musicothérapie, favorisant ainsi des interventions plus efficaces et empathiques.
Les étapes trois et quatre du processus ont consisté à élaborer un aperçu du contenu du cours que vous utiliserez pour partager vos compétences musicales avec d’autres. Comment cela s’est-il passé pour vous et comment en avez-vous bénéficié ?
L’élaboration d’un aperçu du contenu du cours a été une expérience enrichissante et révélatrice pour moi. L’élaboration de cet aperçu de cours a été une étape cruciale dans mon développement en tant que praticien et formateur recommandé en musicothérapie. Cela m’a permis de mieux structurer ma pratique et d’être plus efficace dans le partage de mes connaissances avec d’autres professionnels.
Que signifiait pour vous le fait d’atteindre la cinquième étape du processus de formation de formateurs et de recevoir la reconnaissance de « formateur recommandé » ? Parmi les 5 étapes du processus de formation des formateurs, quel aspect avez-vous le plus apprécié ?
Je suis effectivement très fier d’avoir atteint l’étape 5 du processus de formation des formateurs et d’avoir obtenu le statut de « formateur recommandé ». Parmi les cinq étapes, l’aspect que j’ai le plus apprécié a été *l’interaction avec les participants et le partage d’expériences*. Cela a été un véritable catalyseur pour ma croissance personnelle et professionnelle.
Quel a été le plus grand défi dans le processus ? Et qu’est-ce qui vous a aidé à surmonter cela ?
Le plus grand défi que j’ai rencontré dans le processus de formation des formateurs a été **la gestion de la diversité des clients. Chaque enfant avait des niveaux de compétence et styles d’apprentissage différents, ce quiquait la tâche d’enseigner de à répondre aux besoins de chacun.
Après avoir effectué la majeure partie du processus de formation des formateurs, celui-ci a-t-il répondu à vos attentes jusqu’à présent ?
Oui, le processus de formation des formateurs a largement répondu à mes attentes jusqu’à présent. J’ai pu développer des compétences pédagogiques essentielles, notamment en matière d’adaptation des méthodes d’enseignement aux besoins des apprenants, ce qui a considérablement enrichi ma pratique. J’ai pu développer des compétences pédagogiques essentielles, notamment en matière d’adaptation des méthodes d’enseignement aux besoins des apprenants, ce qui a considérablement enrichi ma pratique. J’ai également pu établir des connexions solides avec d’autres formateurs, ouvrant ainsi la voie à des collaborations futures et à un partage continu de bonnes pratiques.
Vous avez été très enthousiaste et patient tout au long de ce processus, et votre engagement était formidable à voir. Comment résumeriez-vous l’expérience globale du processus de formation des formateurs en quelques phrases ?
L’expérience globale du processus de formation des formateurs a été incroyablement enrichissante et collaborative. Elle m’a permis de créer un espace d’apprentissage dynamique. Votre enthousiasme et l’engagement de chacun (e) ont favorisé un climat de confiance, propice à l’exploration et à l’expérimentation. Cette expérience a renforcé ma passion commune pour la musicothérapie et a mis en lumière le potentiel transformateur de la musique dans le cadre thérapeutique. En somme, c’était un voyage inspirant, axé sur la croissance personnelle et professionnelle, avec des retombées positives tant pour les formateurs que pour les futurs bénéficiaires
Obtenir le statut de « Formateur recommandé » de notre part est une grande réussite. Avez-vous d’autres aspirations et projets pour l’avenir ?
Oui, obtenir le statut de « Formateur recommandé » est une étape majeure, mais je suis également motivé par plusieurs aspirations et projets futurs. J’aimerais approfondir mes compétences en innovation pédagogique, en intégrant de nouvelles technologies et approches créatives dans mes formations. De plus, je souhaite développer des programmes de sensibilisation pour élargir l’accès à la musicothérapie en RDC, en collaborant avec des établissements scolaires specialises, des centres des jours et des etablissements sociaux ainsi que médicales et des centres communautaires. À long terme, je rêve de créer un réseau de formateurs en musicothérapie qui puisse partager des ressources et des expériences, tout en favorisant des projets de recherche pour évaluer l’impact de la musicothérapie dans divers contextes. Enfin, je souhaite également participer à des conférences Internationales pour échanger des idées et renforcer la visibilité de notre domaine. Ces projets visent à enrichir notre pratique et à promouvoir les bienfaits de la musicothérapie au sein de la communauté.
En pensant à la RDC dans son ensemble, quelle est votre vision idéale de l’avenir à l’échelle nationale pour l’utilisation de la musique et les enfants handicapés ? À quoi ressemblerait cette vision pour vous ?
Ma vision idéale pour l’avenir de l’utilisation de la musique en République Démocratique du Congo (RDC) pour les enfants handicapés est celle d’un environnement inclusif, où la musique est reconnue comme un outil puissant pour le développement émotionnel, social et cognitif des enfants.
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